• En Ile-de-France
Les conséquences de la pénurie de logements sont sensibles sur tous les
segments du marché en Ile-de-France. Elles sont explosives sur le logement locatif
social et créent un grave déséquilibre entre offre et demande. En
Ile-de-France, 75 % de la population relèvent des conditions d’accession à un
logement social. Compte tenu de la dégradation de la situation économique d’une
partie de plus en plus nombreuse de ménages et des conditions du marché du
logement sur la région, les organismes HLM assurent depuis quelques années une
mission d’accueil de plus en plus sociale, rendant difficile la mise en œuvre
d’une mixité sociale et urbaine. En effet, sur l’ensemble du parc, 53 % des
ménages occupants ont des revenus inférieurs à 60 % des plafonds HLM et 13 % se
situent au-dessous de 20 %. La précarisation de l’occupation sociale est
confirmée par le profil des emménagés récents (moins de 3 ans), puisque 63 % d’entre
eux se situent à moins de 60 % des plafonds et 17 % en dessous de 20 %(*).
(*) Source
Observatoire du Logement Social
•À Ville-d’Avray
Depuis plus de 12 ans,
notre groupe d’élus VAL Ville d’Avray Alternative attire l’attention de la
majorité municipale sur la nécessité de créer des logements sociaux. Cette
nécessité est devenue une obligation avec la loi SRU. Notre Ville s’est alors
très lentement engagée dans une démarche que nous avons qualifiée de contrainte
(par les pénalités encourues, environ 170€ par logement manquant et par an). En
effet, il y a à Ville-d’Avray 4693 résidences principales. Le ratio de 20 %
prévu par la loi Solidarité Renouvellement Urbain oblige donc notre commune à
être pourvue de 939 logements sociaux. Début 2006, Ville-d’Avray en possédait
191 (il en manquait donc 748.). Pour tendre vers ses obligations telles que
définies par la loi, les engagements de la Ville sont d’un total de 244 en 2007
et de 420 en 2010.
Récapitulons :
-en 2006... ………………………..191
logements sociaux soit 4 %, il en manquait 748.
- en 2007 engagement de...........244...............................soit
5%, il en manque 695
- en 2010......................................420...............................soit
9%, il en manquera encore 519
À ce niveau du décompte, on
nous objecte généralement qu’il est injuste que les logements de l’ALVA ne soient pas comptabilisés dans les logements
sociaux de la Ville.
Certes, un peu
d’histoire :
L’Association du
Logement à Ville-d’Avray (ALVA) est née en 1963 d’une prise de conscience
charitable et généreuse. « Au vu du nombre important de familles très mal
logées, » et « dans le cadre d’une association d’initiative entièrement privée
», des bénévoles s’associent afin « de faciliter, d’assurer
et d’améliorer les conditions d’habitat des familles mal logées de
Ville-d’Avray ».
Ville
d’Avray Alternative, notre groupe d’opposition municipale s’est longtemps
inquiété de la constitution d’un patrimoine privé avec importante participation
de fonds publics (municipaux), alors que l’ALVA reçoit encore une subvention
municipale de 7 500€ par an (afin de financer une partie de ses aides aux
loyers)
Regardons
la réalité des chiffres :
Il faut
savoir que la municipalité doit verser à l’ALVA 36 000€ par an pendant 25 ans
pour les droits d’attribution des 28 logements Relais de Poste au 48 rue de
Versailles, soit 25% des droits d’attribution de l’époque qui s’élevaient à
900 000€.
Le
patrimoine de l’ALVA est à ce jour de 102 appartements :
- 7 au 40, rue de
Versailles (acquis en 1963)
- 43 au 179, rue de
Versailles (construits en 1968)
- 11 au 2, 4,6 rue du
Lac (acquis en 1979)
- 28 au 48, rue de
Versailles (construits en 1999)
- 5 au 38, rue Corot
-7 avenue Thierry,
réhabilités cette année
Ces 2 derniers
programmes, soit 12 logements, financés à 50% en fonds propres par l’ALVA
et 50% PLS, ne relèvent pas d’un
financement communal et sont classés sociaux, puisque, il faut le rappeler, cette
classification dépend du financement.
Les 28 logements du 48
rue de Versailles (Relais de Poste) de type PLI* (loyers intermédiaires) ne
sont plus comptabilisés comme sociaux, alors que des agréments PLAI*
(équivalents à l’époque des PLS* actuels) avaient été demandés. Le contingent
d’agréments de ce type étant dépassé, il ne fut attribué que des agréments PLI.
A l’exception des 2
dernières réalisations (PLS), les loyers des logements de l’ALVA sont
actuellement annoncés comme étant de type intermédiaire (soit inférieurs
d’environ 25% à ceux du marché à Ville d’Avray). L’ALVA dispense des aides
amenant certains loyers en dessous de ceux pratiqués par les sociétés HLM. Ces
aides peuvent être ponctuelles ou de durée, selon l’évaluation faite par le
bailleur des besoins de ses locataires ; elles sont globalement de l’ordre
de 32 000€ par an.
Quelques exemples de maximum de conditions de ressources
Catégorie de
ménages .PLAI PLUS/PLA PLS PLI
1 personne 9 345 € 16 989 € 22 086 € 30 580 €
3 personnes 15 234 € 25 390 € 33 007 € 45 702 €
Revenu annuel
imposable en euros pour l’accession à ces types de logements (réf: plafonds
2005 Paris et communes limitrophes)
Quelques abréviations pour mieux comprendre...
*PLAI : Prêt Locatif
Aidé d’Insertion ; PLUS : Prêt Locatif à Usage Social ; PLS : Prêt Locatif
Social ; PLI : Prêt Locatif Intermédiaire
Donc nous en sommes à
Ville d’Avray à quelques 244 logements sociaux, soit 5%, plus 90 appartements
de l’ALVA non comptabilisés comme tels, le seraient-ils qu’avec 6%, la Ville
n’en gagnerait pas pour autant la palme des villes solidaires.
Les efforts non
négligeables de ces dernières années n’occultent pas le fait que les diverses
municipalités apolitiques (de droite) qui se sont succédées depuis les années
1960 se sont largement défaussées de leur obligation (ne serait-ce que de
solidarité) de construction de logements aidés ainsi que de préservation d’un
bâti existant traditionnellement dédié à une certaine mixité sociale.
Dominique Sanglerat
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COURRIER DE MICHEL JOSSERAND A LA SUITE DE LA PUBLICATION DE CET ARTICLE
Michel JOSSERAND
Dominique Sanglerat
Je travaille à la Poste de Ville d'Avray et gagne un peu moins de 1100 euros net par mois.
Je n'ai pas réussi à trouver un logement pour moins de 600 euros par mois à Ville d'Avray.
Ainsi, je dois faire une heure et demi de transport matin et soir pour rentrer chez moi.
N'en doutez pas, comme tout mes collègues, je serais plus disponible pour les dagovéraniens et plus souriant à l'accueil si je ne faisait pas trois heures de transport par jour.
Rédigé par : josé carolis | 12 février 2008 à 00:24