Première programmation : la violence au cinéma et le film « Délivrance » de John Boorman.
Première soirée : mardi 9 décembre, R.V. à la bibliothèque :
Accueil chaleureux d’HéloÏse Courty et d’Erick Aubourg, directrice de la bibliothèque et directeur de la Maison pour Tous, à qui nous devons cette initiative.
Animation assurée par Jean Denizot, réalisateur et scénariste, analyste du langage filmique .
Assistance peu nombreuse mais heureuse d’être là !
Projection de séquences-clefs extraites de :
-D.Cronenberg : « History of violence »,
-Cl.Chabrol : « Le Boucher »
-M.Pialat : « Police »
-J.Demme : « Le silence des agneaux »
- S.Leone : « Il était une fois dans l’Ouest » …
Curiosité, frisson, plaisir de voir ou revoir avec un œil plus exercé grâce à Jean Denizot.
Observation
des plans, cadrages, montages, rythmes, musiques, silences, acteurs,
dialogues, etc. Echanges multiples. La magie opère, les perceptions se
mêlent, le film se reconstruit, s’enrichit, s’interprète. Au besoin, on
projette à nouveau !
Chacun est très surexcité par cette nouvelle approche de ce qui était déjà connu mais un peu oublié, ou très frustré de n’avoir vu qu’un passage d’un film inconnu et est prêt à se ruer sur les DVD mis à disposition par la bibliothèque !
Le petit groupe de spectateurs, mobilisés en dépit du grand froid , repart enchanté et se donne rendez-vous pour la suite.
Deuxième soirée :jeudi 11 décembre, R.V. au Colombier :
Projection du film américain de John Boorman, cinéaste anglais, « Délivrance » de 1972.
Film très beau, très rude ; film de grands espaces magnifiques, presque vierges en Géorgie :forêts, rivières, rochers, rapides ; quelques habitants isolés, frustres et hostiles ; des carcasses de voitures abandonnées. Quatre citadins s’embarquent en canoë pour descendre une dernière fois cette rivière que la construction d’un barrage doit engloutir. Loin d’une immersion idyllique dans la nature, ils plongeront dans la violence surgie de toutes parts. Violence des courants mortels, violence des hommes qui chassent, pêchent, violent, tuent. Sortir de ce piège se fera au mépris des lois civilisatrices élaborées par les hommes. Il leur restera la hantise cauchemardesque d’une main de cadavre émergeant de la surface lisse d’un lac. Il nous restera de cette Odyssée régressive la vision d’un cinéaste sans illusion, ni sur la Nature, ni sur la nature des hommes, ni sur l’Amérique et la violence de ses racines. Plus quelques images apaisantes mais fugitives :une femme qui coud en veillant une enfant, une autre qui va enfanter, le respect d’une chapelle et d’un cimetière qu’on déplace avant qu’ils ne soient noyés. Et surtout un extraordinaire duo de banjo et de guitare !
Une expérience sociale et culturelle conforme aux attentes de VAL.
Animateur et spectateurs étaient heureux de se parler et de partager leurs émotions et interprétations. Rapprochements d’inconnus qui se trouvaient des mémoires cinématographiques communes et tissaient ce lien social qui peut faire tout le charme de la vie d’une cité comme la nôtre. Que les organisateurs en soient remerciés ! Nous avions inscrit dans notre programme un projet de cinéma à Ville-d’Avray. C’est pourquoi nous souhaitons que tous les Dagovéraniens, VAL-heureux ou non, en soient informés et qu’ils puissent faire vivre cette initiative enrichissante en se rendant nombreux aux prochaines séances, prévues les 9 et 11 février, puis en avril. La salle du Colombier est un lieu propice et agréable, reste qu’il faudra penser à l’amélioration des conditions techniques de projection.
Catherine MAIRE du POSET
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