Elections Européennes :
le 7 juin, un seul tour : un défi démocratique, national et politique.
Voter le 7 juin pour élire les 72 députés qui représenteront la France au Parlement Européen c’est « opérer un triple choix ». (1)
C’est assumer sa citoyenneté à un niveau supranational sur des enjeux aussi importants que le suffrage universel, l’adhésion politique et la représentation française.
C’est aussi rééquilibrer le poids du politique sur un terrain déjà investi par l’économique.
Une analyse à la lumière de laquelle personne ne devrait plus s’autoriser à ne pas voter.
En France plus qu’ailleurs.
Les français sont membres fondateurs de l’Europe.
Les français ont signifié par leur non au référendum de 2005 qu’ils entendaient bien continuer à peser sur les choix fondamentaux de l’Europe. La crise financière leur a donné raison. A eux de construire aujourd’hui l’Europe à laquelle ils aspirent.
En votant. Le 7 juin, la France n’a pas le droit de s’abstenir.
Le choix civique : la seule élection européenne au suffrage universel.
Elire le Parlement Européen, c’est d’abord utiliser le droit que le suffrage universel nous confère sur cette région du monde : se pourvoir acteur – via les parlementaires qui nous représenteront - de l’avenir de ce grand et divers territoire est déjà en soi un challenge.
Or il suffit de voter. Un acte possible parce que d’autres avant nous se sont mobilisés pour donner une réalité à la paix et à la démocratie dans cette région. Ailleurs, beaucoup n’ont pas cette chance.
Le Parlement européen a gagné au fur et à mesure de la construction européenne, au rythme des 3 derniers traités de Maastricht, Amsterdam et Nice, des pouvoirs de plus en plus prononcés en matière législative, budgétaire et de contrôle sur les autres institutions de l’Union, en particulier sur la Commission ; ils seront renforcés encore avec l’entrée en vigueur éventuelle du traité de Lisbonne.
Ces pouvoirs sont et seront donc ceux des citoyens qui élisent les députés de ce Parlement.
Le choix national : l’influence nationale se mesure à la vocation des euro parlementaires et à la représentativité des groupes auxquels ils appartiennent.
L’influence nationale au sein du Parlement Européen est importante tant pour la défense de notre modèle de société égalitaire dont la crise a révélé la pertinence contre ses détracteurs que pour servir de relais aux acteurs nationaux à cette échelle européenne de décisions.
Sous cet angle, l’électeur doit savoir que son vote doit être utile : les moyens et l’influence d’un parlementaire sont directement liés à l’importance de son groupe. La logique proportionnelle joue à plein au Parlement européen depuis la mise à disposition de moyens techniques jusqu’aux temps de parole.
Utile encore que son choix s’exerce sur les qualités personnelles des candidats : la vocation pour le mandat européen, l’expérience du Parlement européen et le non cumul avec des mandats nationaux sont autant de critères déterminants pour l’influence à venir du futur parlementaire.
Le choix politique : le clivage idéologique prend le pas sur la logique institutionnelle.
Dans les 5 années de ce mandat à venir, la dimension politique et le pluralisme des opinions devraient prendre définitivement le pas sur la logique trans-partisane qui a prévalu lors de la mise en place des institutions européennes.
L’analyse des votes du mandat s’achevant sur des sujets économiques comme sociétaux – exemples des directives « Bolkestein », « Retour », ou « Reach » analysées dans la note précitée (2) - met en lumière ces clivages politiques.
Le Parlement européen est bien une arène politique et le sera de plus en plus.
Les principaux partis politiques ont parfaitement intégré cet enjeu en présentant des programmes électoraux européens.
Le PSE, Parti Socialiste Européen, s’est, dès 2006 sous l’impulsion de Poul Nyrup Rasmussen, son président, organisé en parti de militants. Militants consultés dans toute l’Europe pour élaborer la plateforme programmatique socialiste pour ces élections 2009, le « Manifesto ». Une trame essentielle au travail des futurs parlementaires de ce groupe.
Enfin, le résultat des élections déterminera dans une grande part l’orientation politique de la Commission européenne ainsi que le choix de son président. Les électeurs pèsent donc là encore directement : et leur choix se trouvera facilité par la désignation de candidat potentiel à cette fonction par les partis.
Le vote européen en 2009 est un vote qui donnera une nouvelle dimension à la démocratie telle qu’elle s’exerce pleinement dans une logique de contre pouvoir des citoyens.
Aux politiques et à leurs partis de leur insuffler l’envie de s’affranchir des limites nationales.
Caroline Gauvain
Pour les élus du groupe Ville d’Avray Alternative
(1) : Cet article est inspiré de la note n° 45 de la Fondation Robert Schuman, 2009,
« Elections européennes : l’heure des choix » par Yves Bertoncini et Thierry Chopin.
Voir le résumé de cette note sur le site : www.elections-europeennes.org
(2) La directive « Bolkestein » concerne la libéralisation des services, « Retour » la politique de l’immigration et « Reach » la réglementation des substances chimiques.
Les commentaires récents